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Les mécanismes du rire

      Nous verrons dans cette troisième partie  comment le rire se déclenche et se manifeste au niveau biologique et nous constaterons que cette  « onde » qui traverse et actionne bien plus d'organes et de fonctions de notre organisme qu'on pourrait le soupçonner, implique des mécanismes complexes au niveau du système nerveux et du système musculaire et provoque la sécrétion de plusieurs substances chimiques dans notre corps.

 

Les activités commandées par le cerveau

 

Sans faire une étude complète du cerveau, nous aborderons ici les éléments essentiels à la compréhension des mécanismes du rire. Tout d'abord le rire est à l'origine d'une stimulation provoquer par des blagues, des chatouillements...

Cette stimulation est d'abord perçue par nos organes sensitifs. Ce stimulus est ensuite traduit et brièvement analyser par les aires sensorielles du cortex cérébral.

Le rire peut également être déclenché par « une onde qui secoue le corps » c'est-à-dire une remémoration d'un souvenir provenant de la mémoire.

Le parcours de cette onde débute dans le lobe frontal droit qui réalise un travail d'interprétation de la situation. Ce qui chez les personnes ayant une lésion du lobe frontal droit, ne sont pas en disposition d'opérer le changement de perspective nécessaire au rire.

De plus le lobe frontal droit envoie un message nerveux à l'aire motrice qui est une autre zone du cerveau. Nos actes sont planifiés grâce à cette aire, l'aire motrice. C'est la première zone cérébrale à s'activer, lorsque nous voulons effectuer un mouvement, avant que les autres zones cérébrales s'activent pour effectuer ces mouvements. L'aire motrice n'est pas considérée comme le centre du rire du cerveau mais c’est en tout cas un maillon dans la suite de réactions qui provoquent le rire. Le rire naît souvent lorsque le lobe frontal droit perçoit une ambiguïté ou une contradiction dans une situation et commande alors l'aire motrice. Le système nerveux passe de l'aire motrice au système limbique. Le système limbique, aussi dit le cerveau des émotions, est le lieu où nos réactions cérébrales les plus primaires naissent, ainsi que la plupart des désirs et besoins vitaux, comme se nourrir, réagir à une agression et se reproduire. Il existe donc dans le cerveau des circuits qui permettent de récompenser ces fonctions vitales par une sensation agréable. Ce système est constitué du thalamus, de l'hippocampe et de l'amygdale, qui sont différents neurones. Le système limbique, qui est considéré comme une partie « inconsciente » du cerveau, détermine l'intensité de la réponse allant du rire discret au fou rire éclatant.

Lors du processus du rire, le système nerveux orthosympathique libère des catécholamines dans la circulation sanguine par des glandes surrénales qui sont des glandes coiffant les reins.

 

Les différentes parties du cerveau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lobe préfrontal du cerveau

 

Définitions

musculature lisse: Les muscles lisses, se contractent lentement et involontairement (activité contractile spontanée).  Appelés également muscles blancs, les muscles lisses sont présents dans la paroi de nombreux organes tels que l'intestin, l'utérus, la vésicule biliaire, les bronches, les vaisseaux sanguins etc... La contraction de ce type de muscle est autonome (involontaire) et dépend du système nerveux autonome parasympathique, qui ne répond pas au contrôle direct de la volonté donc de la conscience.

 

musculature striée: Les muscles striés sont composés de fibres musculaires, entourés de tissu conjonctif (l'aponévrose). Ces fibres sont organisées en faisceaux séparés par des cloisons de tissu conjonctif : l'endomysium à l'intérieur des faisceaux et le perimysium autour de chaque faisceau (dans lequel on retrouve des fibres réticulaires, des vaisseaux sanguins et lymphatiques).

 

Le rire au niveau des muscles

 

Afin d'expliquer les différents mécanismes engendrés par le rire, nous avons observé le rire tel une onde, qui se propage des muscles du visage, jusqu'aux sphincters. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                 Muscles présents dans le corps humain 

 

Le rire met en jeu de nombreux muscles dans notre corps, depuis les muscles du visage, les muscle du larynx, respiratoires, et le diaphragme jusqu’à la musculature abdominale et celle des membres : le rire est donc une onde qui se transmet de proche en proche, partant des plus petits muscles du visage jusqu’à nos membres. Cette onde augmente d’intensité proportionnellement à son passage. La musculature striée* ainsi que la musculature lisse* va être touchée. 

 

 Les premiers muscles touchés lors du rire sont les muscles du visage, responsable de l’expression rieuse : les muscles plats (frontal, temporal, petit et grand zygomatique) attirent les coins de la bouche et des paupières vers le haut, grâce à leur contraction. En même temps, les masséters, qui sont les puissants muscles de la mastication se relâchent. Ainsi les mâchoires s’écartent. De plus, les muscles circulaires interviennent aussi dans la contraction caractéristique du visage lors du rire : les muscles des paupières se contractent et le muscle orbiculaire des lèvres se relâchent.  

 

    

Les muscles du larynx et les cordes vocales sont responsables de la vocalisation caractéristique « ha ha » ou « hi hi » du rire. Mais cette vocalisation est provoquée par des inspirations suivies de courtes  contractions du diaphragme et des muscles accessoires de la respiration (scalènes, muscles intercostaux). Ainsi la respiration est modifiée, comme nous avons vu précédemment : en effet, lors de l’inspiration, les muscles les plus puissants de la respiration amplifient la cage thoracique, qui effectue alors des mouvements amples, et permettent une ventilation respiratoire maximmale. Les muscles inspirateurs (surcostaux, scalènes, petit dentelé) amplifient le thorax dans son diamètre antéro-postérieur, mais ils sont moins importants que le grand muscle inspirateur : le diaphragme. Cette vaste coupole musculaire sépare le thorax de l’abdomen, et a un rôle capital dans le système respiratoire : il se contracte lors de l’inspiration, ainsi le contenu abdominal est abaissé de haut en bas, et les poumons se remplissent d’air. A l’inverse, les muscles expirateurs sont moins développés et moins puissants que les muscles inspirateurs, car l’expiration est en grande partie due à l’élasticité pulmonaire, bien qu’ils soient indispensables pour le rire (comme les muscles intercostaux internes ou le petit pectoral qui se relâchent, grand oblique, petit oblique, et transverse de l’abdomen). De plus, le diaphragme aussi intervient dans l’expiration, car il se relâche et remonte, ainsi l’air sort des poumons et les poumons se vident. Lors du rire, le diaphragme se relâche par petites secousses, ce qui provoque l’expiration saccadée lors d’un bon fou rire.

 

   

L’onde du rire poursuit ensuite son cours et touche les muscles des

épaules, qui se contractent en provoquant des petites secousses et des

relèvements soudains et partiels des épaules. La tête se balance, les

mains s’ouvrent, les larmes perlent (les muscles et les nerfs du visage

comme les muscles zygomatiques se contractent sur les glandes

lacrymales). De plus, les muscles des cuisses, des jambes se

décontractent : c’est la grande décontraction, la détente, le relâchement.

Enfin, on sait que les sphincters se relâchent, et que la vessie est

contractée par le mouvement des muscles abdominaux : ceci explique

les nombreuses expressions vulgaires, comme « pisser de rire » ! 

 

 

 

 

Interview de Dr. Eskinazi réalisé par Noam Benitah:

© 2016 By Alexandre Darmon et Noam Benitah  

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