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B. Les causes physiologiques

     Les causes physiologiques se rapportent aux fonctionnements physiques de l'organisme; il est déclenché sans avoir besoin de raisonnement intellectuel et bien souvent, on ne peut les empêcher. 

Les deux principales causes physiologiques du rire sont le chatouillement et le gaz hilarant.

 

Le gaz hilarant

 

Le gaz hilarant est un moyen de provoquer le rire; il est chimiquement appelé protoxyde d'azote.

Ce gaz est connu pour ses propriétés anesthésiques et euphoriques. 

Il  est incolore, et présente un goût et une odeur légèrement sucrée.

 

Le protoxyde d’azote fut découvert en 1776 par Joseph Priestley, un chimiste et physicien ayant découvert le dioxygène (O2) quelques années auparavant. La moindre inhalation de ce gaz déclenche un rire soudain et incontrôlable.

 

Au 19ème siècle, les étudiants en médecine utilisaient principalement ce gaz lors de fêtes au gaz hilarant. Ils riaient de façon incontrôlée et sans aucunes raisons.

 

Le dentiste Horace Wells découvre en 1850 ses propriétés anesthésiantes, qui permirent à la chirurgie de réaliser une importante avancée dans le domaine de la douleur qui est l’une des grandes limites de la chirurgie de l’époque.

  

Le protoxyde d’azote nous procure ainsi cette sensation de délire qui n'est que très peu connu. 

Il semblerait que le gaz hilarant soit transporté dans le sang de la même  façon que l’oxygène par les globules rouges. Il agirait alors contre la synthétase méthionine (= enzyme responsable dans le métabolisme des acides aminés, et dont la carence peut entraîner une intoxication ou un dysfonctionnement du foie).  La synthèse de thymidine, serait alors inhibée et par conséquent la synthèse des protéines serait ralentie, ce qui apporterait une carence en globules rouges. 

L’apport d’oxygène vers le cerveau est donc réduit entraînant ainsi un état de léthargie (= état pathologique de sommeil profond). 

Ce gaz désinhibe complètement le cerveau. Il paralyse l'action des fibres qui ralentissent la transmission des influx nerveux entre les neurones et le système limbique (le siège des émotions). 

Résultat, ces fibres circulent librement et nous rions sans aucunes raisons.

A présent nous allons vous présenter une vidéo illustrant les effets du gaz hilarant.  Dans cette vidéo deux frères utilisent un ballon pour inspirer du protoxyde d'azote (gaz hilarant). Par la suite un fou rire incontrôlable va se déclencher entre les deux garçons (Il ne faut  pas respirer le gaz directement sans passer par un ballon pour le mettre a température ambiante)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les chatouilles

Les chatouilles, permettent de déclencher le rire depuis toujours. 

Elles correspondent à l'action d'exciter l'épiderme d’une personne dans le but de la faire rire. Elles sont dues à une réponse sensorielle envoyée au cerveau et provoquée par un contact avec la peau. Lors d'un léger contact avec la peau correspondant plus à des caresses, les corpuscules de Meissner, placés juste sous l'épiderme, sont excités.

Quand ce contact est plus appuyé, cela va provoquer des vibrations qui vont alors exciter les corpuscules de Pacini, situés en profondeur de l’hypoderme (=couche profonde de la peau), comme on peut le constater sur le schéma ci-dessous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                    Les corpuscules responsables du chatouillement

 

Le chatouillement occasionne le rire, c'est un fait que tout le monde a déjà vécu. Mais si ce geste ce prolonge il peut devenir rageant et même entraîner des crises et des sanglots sans que l’on puisse y mettre fin..

 

Et si l'on en croit plusieurs histoires, il peut même être mortel. 

Philemon (362-262) serait mort d'une crise de fou rire provoquée par une de ses propres blagues. 

Bien plus tard, en 1410, c'est le Roi Martin d'Aragon qui s'étouffa d'une double crise de rire incontrôlable, mêlée à une indigestion.

En 1556 le poète Pietro Aretino, serait décédé par suffocation suite à une crise de fou rire incontrôlable.

 

Le plaisir et la douleur occasionnés par le rire ne sont pas très éloignés. Ce fait est connu depuis des siècles déjà, puisque les chatouilles étaient autrefois utilisées comme moyen de torture au Moyen-Âge. Il s'agissait alors de faire lécher la plante des pieds du prisonnier par une chèvre, préalablement enduite de sel, pour le faire parler. Dans la plupart des cas, le prisonnier ne tardait pas à supplier qu'on arrête.

  

 

L'intensité des chatouilles dépend de la partie du corps choisie, la sensibilité variant d'un endroit à l'autre. Cette sensibilité dépend du nombre de cellules nerveuses de la peau présentes à l'endroit stimulé.

Ainsi,le cou, les pieds ou les aisselles seraient les endroits les plus vulnérables de notre corps. Cependant chacun possède des zones plus sensibles que d'autres. 

Selon les statistiques, 20% des garçons seraient chatouilleux à la plante des pieds, contre 90% des filles.  

 

    

De plus, tout le monde a déjà pu remarquer que si l’on se chatouille soi-même cela ne procure pas le même effet que si c’est quelqu’un d’autre qui le fait. En effet, l'explication est simple; le chatouillement est basé sur l'effet de surprise. Notre cerveau fait donc la distinction entre les sensations venant de l’extérieur, et celles qui proviennent du corps.

 

Malgré la célèbre théorie de Rabelais "le rire est le propre de l’Homme”nous ne sommes pas les seuls à rire.

En effet, plusieurs études sur les primates montrent que leurs agissements sont presque similaires aux nôtres. 

Cependant, l’être humain peut rire lors d’une simple conversation contrairement aux chimpanzés qui, pour cela jouent ou se chamaillent

D’autre part, leur rire n’est pas exactement comme le notre. 

 

 

 

© 2016 By Alexandre Darmon et Noam Benitah  

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